Bégué's blog

Philippe Delerm est un pansement

À propos de Maintenant, foutez-moi la paix! de Philippe Delerm.

Léautaud, dont le style était si pur, ferme, précis, disait: "c'est la dernière qualité d'un livre d'être bien écrit". Pour lui, seuls comptaient l'inspiration, le "naturel", "écrire d'un trait". Le "grand style" l'horripilait... mais le charabia aussi!

Je ne sais pas si ce portrait, extrêmement court et qui comprend plus de citations du Journal littéraire que de texte original, a été écrit "d'un trait" mais il aurait gagné à être relu par un professionnel.

C'est le premier livre que je lis de Delerm; c'est aussi le dernier. Je n'avais aucun a priori positif ou négatif sur cet auteur; j'avais entendu parler de "la première gorgée de bière" et trouvais l'idée sympathique (quoique peu originale). J'espérais passer un bon moment avec un ami de Léautaud.

Ce qui est dit n'est pas faux, mais assez évident et surtout, tellement mal dit!, plein de clichés et de tics. Delerm se vante de ne pas avoir de fax (en 2006, ça ne me semble pas un exploit considérable) mais il écrit comme on parle à la télé.

Chaque "chapitre" est un thème qui permet d'introduire une longue citation du Journal (ou parfois du Petit ami ou d'In Memoriam); le texte de Léautaud est savoureux comme toujours, mais le liant signé Delerm est indigeste, maladroit, lourdaud.

C'est comme une soupe aux langoustines dans laquelle on aurait versé du sable. Une passoire, vite!

2012-05-31